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Dans « Grande Ourse », les comédien·nes de La Belle constellation dessinent avec leurs autoportraits scéniques le visage d’un collectif réconcilié avec le sensible. Cette dimension si souvent volée, capturée dans notre monde hypertechnolo­gisé, soumise à d’infinies injonctions à l’efficacité. Après deux soirées qui ont marqué la saison 22–23 (« Autoportraits en jeu ») ces brèves performances aux allures de cartes blanches aux acteurs et actrices reviennent sous la voûte du TPR.

Ce moment de partage d’aveux et de confidences, où les failles s’exposent dans la joie, n’est pas un spectacle classique. Composé de deux programmes de quatre autoportraits chacun, la représentation réinvente une relation au public vivante et complice. 

Dans l’histoire de l’humanité, les constellations ont souvent été associées à des mythes, servant comme les étoiles de repères pour les terrien·nes et les navigateurs et navigatrices. Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Qui est ce nous essentiel et parfois dangereux ? Chaque fragment de cette « Grande Ourse » théâtrale agit comme une lueur permettant de nous réorienter. L’artiste, une fois la nuit tombée, tel un astre mystérieux devient le guide de nos imaginaires. Parce que son centre intime est dévoilé avec tout l’éclat de sa fantaisie, nous empruntons volontiers son chemin pour retrouver le nôtre.

Une constellation d’autoportraits scéniques

La Belle constellation est le nom d’un ensemble d’artistes qui, à l’instar d’un groupe d’étoiles traçant des lignes imaginaires sur la voûte céleste, dessine une région du ciel.