jeudi 12 septembre 2024 – 19:15 Passé
vendredi 13 septembre 2024 – 20:15 Passé

Théâtre
Je crois que dehors c’est le printemps
Beau-Site - La Chaux-de-Fonds
Oublier. Se souvenir. En italien on dit « dimenticare » et « ricordare ». Les étymologies de ces mots sont « mente », tête, et « cuore », cœur. Quand tu oublies, tu « dimentichi ». Tu fais sortir de ta tête. Quand tu te souviens, tu « ricordi ». Tu ramènes à ton cœur.
Mère de famille aimante entourée d’un mari empressé et de leurs adorables fillettes, Irina se glisse dans la douce quiétude de l’existence jusqu’au jour où la tragédie vient tout anéantir… D’origine italienne, mariée, Irina vit en Suisse. Un jour, le père de ses filles jumelles de six ans les enlève. Quelques jours plus tard, on retrouve le corps du père — il s’est suicidé — mais les fillettes sont portées disparues.
Si Gaia Saitta et Giorgio Barberio Corsetti s’emparent de cette histoire vraie, c’est moins pour la restituer que pour regarder au-delà, pour capter son souffle de résistance. Forte d’un droit au bonheur qu’elle doit se réapproprier, Irina se livre dans toute son humanité, avec une beauté presque scandaleuse. Gaia Saitta, seule en scène, solaire, impressionnante de justesse, donne corps aux émotions d’Irina et transforme la scène en lieu de complicité faisant de nous, plus que des témoins, des acteur·ices d’un parcours de résilience, redonnant au plateau de théâtre toute sa force ancestrale de concorde et de partage des douleurs et des bonheurs singulièrement humains.
Biographie
Diplômée de l’Académie nationale d’art dramatique Silvio-D’Amico de Rome, Gaia Saitta est actrice, metteure en scène et dramaturge. À travers sa recherche, elle questionne la vulnérabilité comme espace poétique et cognitif. Elle est actuellement artiste associée au Théâtre National Wallonie-Bruxelles. Metteur en scène de théâtre, d’opéra et de spectacles circassiens, Giorgio Barberio Corsetti aime confronter les éléments hétéroclites pour enrichir la représentation. Corps, voix, textes, machines, vidéos participent à l’élaboration de ses spectacles ambitieux. En 2014, il ouvre la 68e édition du Festival d’Avignon avec « Le Prince de Hombourg ». « Je crois que dehors c’est le printemps » est le titre du roman né des discussions entre Irina, la maman des jumelles, et la journaliste et écrivaine italienne Concita De Gregorio.