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Ils sont trois. Légèrement ahuris. On dirait qu’ils sont là par hasard, s’agitant, s’affolant presque, dans un but qui nous échappe. Et pourtant. La frayeur devient exaltation, le propos réjouissant. C’est là tout le talent de « Zonder », création chorégraphique d’Ayelen Parolin dédiée à la figure de l’idiot·e. Influencé par l’esprit dada, auquel il emprunte son sens de l’absurde et de la dérision, son rapport à l’aléatoire et sa volonté de remettre en question les conventions, le propos est simple et complexe à la fois : comment retrouver notre innocence, voire notre humilité, dans nos vies si réfléchies ? Nous est-il encore possible de faire de la place à l’imprévisible, à ce qui advient, bref, au vivant, sans volonté de le contrôler ou de l’expliquer ? Dans une société régie par la raison, trois interprètes prêt·es à tous les excès flirtent avec l’insolence dans un jeu de relais imparfait où se succèdent gestuelles absurdes et situations incongrues. Une ode joyeuse à l’inutilité pour nous inviter à recontacter notre lien au vivant.

Chorégraphe et danseuse, Ayelen Parolin vit et travaille à Bruxelles. Née en Argentine, elle arrive en Europe en 2000 et suit la formation « Exerce » à Montpellier. Elle débute ensuite une carrière d’interprète qui l’amène à collaborer avec Mathilde Monnier, Jean-Francois Peyret, Mossoux-Bonté, Alexandra Bachzetsis, Mauro Paccagnella et Louise Vanneste. Inclassable et imprévisible, elle navigue entre plusieurs univers et esthétiques, sans cesse attentive à explorer différentes parts d’elle-même et à sonder ce qui nous lie aux autres. Sa compagnie Ruda a reçu le prix SACD pour l’ensemble de son travail en 2016 et le Prix de la Critique pour « Nativos » en 2017. Elle a bénéficié d’un compagnonnage au Théâtre de Liège (2018-2022) et est en résidence au Théâtre National Wallonie-Bruxelles depuis 2022.