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L’Arbre à palabres, ce lieu de tous les échanges, de tous les possibles, où se succèdent débats, histoires, problèmes politiques et réunions familiales. Sous les larges feuilles qui protègent des assauts du soleil, le village se rassemble, et, lorsque tout est discuté, les enfants viennent écouter les récits des anciens. C’est à un tel événement que le conteur burkinabé Hassane Kassi Kouyaté convie aujourd’hui son public. Chaque soir, la salle est différente. Chaque soir, l’artiste improvise. Se laisse imprégner, porter, inspirer par les présences silencieuses, le frémissement du lieu, le fil de l’actualité. Dans sa besace héritée des plus grands griots, il transporte l’âme d’un continent, ses images, ses légendes, magnifiées par l’art du geste et la maîtrise du temps. Comme à l’époque des veillées avec les siens, ce maître de l’oralité laisse les personnages parler par sa bouche et son corps, incarne, plaisante, apostrophe. C’est toute une tradition qui s’invite ainsi sur scène, authentique, irrésistible et panachée, avec le métier d’un homme qui a porté son regard et mené ses pas vers d’autres frontières, et dont l’appel d’un ailleurs qui ensorcelle, retentit avec vigueur aux notes inspirées du musicien malien Tom Diakité.

Conteur, comédien, musicien, danseur et metteur en scène, Hassane Kassi Kouyaté appartient à une célèbre lignée de griots. Il commence par collaborer avec de multiples compagnies africaines avant de se frotter au théâtre et au cinéma européens. En 2014, il est nommé à la tête de la scène nationale de Martinique, où il contribue au soutien et à la professionnalisation des troupes régionales, ainsi qu’à la diffusion de leur travail. Il fonde également le festival international de contes, de musique et de danse Yeleen à Bobo-Dioulasso. En 2019, il prend la direction des Francophonies en Limousin et met sur pied des versions semestrielles du festival, appelées Zébrures du printemps et Zébrures d’automne. De souche royale, Tom Diakité est originaire de Filadougou Barkaya au sud du Mali. Musicien multi-instrumentiste, il manie avec talent le donso n’goni, la kora, la sanza et les percussions. Il compose en parallèle pour la danse et le cinéma et joue pour Peter Brook dans « Le Costume » et « Tierno Bokar ».