
Jeune publicExposition
LE JARDIN DES AUTRES - DÎLAN KILIÇ
Espace Contact - Neuchâtel
Le Jardin des autres
Dîlan Kılıç
03.10.25 – 23.11.25
Espace Contact
FR
Arrachées à leurs terres d’origine, transportées à travers les océans, hybridées, acclimatées, puis exploitées, les plantes sont devenues les instruments silencieux mais puissants de l’expansion impériale. Mises au service des ambitions économiques, des curiosités scientifiques et du prestige colonial des grandes puissances européennes, les plantes ont été l’un des leviers essentiels de la domination. Un outil du pouvoir colonial, qui incarne encore aujourd’hui les logiques d’appropriation, d’extraction et de hiérarchisation du vivant – des principes qui résonnent avec les inégalités raciales et écologiques contemporaines.
En modelant une flore imaginaire, ce projet vise à partager ce qui se trouve dans l’entredeux, là où sont souvent reléguées les personnes racisées. En détournant les codes de l’espace botanique, il propose un regard critique sur l’héritage des classifications et sur le poids qu’elles continuent de porter dans le présent.
Dîlan Kılıç
Dîlan Kılıç (*1990, Fribourg) est une artiste interdisciplinaire. Elle travaille la vidéo, la sculpture, le verre soufflé, le métal, l’image et les matières olfactives. Après une formation en sciences sociales et en herboristerie, elle poursuit un master en Beaux-Arts à la Hochschule der Künste à Berne. Sa pratique s’ancre dans une expérience intime de décalage : grandir ici tout en étant perçue comme étrangère. Ce regard depuis les marges nourrit une exploration des violences sociales banalisées, de ce qui nous est transmis, assigné, ou projeté. Elle questionne les tensions entre appartenance et exclusion, entre visibilité et malentendu. À travers des formes sensibles et parfois instables, elle ouvre des espaces où l’ambiguïté est permise, et où les expériences minorisées sont présentées telles qu’elles sont, avec toutes leurs complexités, sans chercher à les simplifier ou à les traduire.
EN
Torn from their native lands, transported across oceans, hybridised, acclimatised and then exploited, plants became silent but powerful instruments of imperial expansion. Put to work in the service of economic ambitions, scientific curiosity and the colonial prestige of the great European powers, plants were one of the essential levers of domination. A tool of colonial power, they still embody the logic of appropriation, extraction and ranking of living beings – principles that resonate with contemporary racial and ecological inequalities.
By modelling an imaginary flora, this project aims to share what lies in between, where racialised people are often relegated. By subverting the codes of botanical space, it offers a critical look at the legacy of classifications and the weight they continue to carry in the present.
Dîlan Kılıç
Dîlan Kılıç (*1990, Fribourg) is an interdisciplinary artist. She works with video, sculpture, glassblowing, metal, images and olfactory materials. After studying social sciences and herbalism, she is now pursuing a master's degree in Fine Arts at the Hochschule der Künste in Bern. Her practice is rooted in an intimate experience of displacement: growing up here while being perceived as a foreigner. This perspective from the margins fuels an exploration of normalised social violence, of what is transmitted, assigned, or projected to us. She questions the tensions between belonging and exclusion, between visibility and misunderstanding. Through sensitive and sometimes unstable forms, she opens up spaces where ambiguity is allowed and where minority experiences are presented as they are, with all their complexities, without seeking to simplify or translate them.