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Prospero, duc de Milan détrôné et exilé par son frère Antonio, échoue sur une île avec sa fille Miranda. Il y rencontre Caliban et libère des esprits asservis par sa mère, Sycorax, pour mieux les mettre à son service. Douze ans plus tard, un navire s’échoue sur l’île, avec Antonio et ses alliés à son bord… Flamboyante et tout public, dénonçant la dépossession d’une terre et de ses ressources tout en ravivant un impérieux devoir de mémoire, la vision d’Omar Porras fait entendre la voix du vent dans une lecture postcoloniale de cette oeuvre tardive de Shakespeare. Les personnages sont traités dans toute leur complexité, entre soif de justice et désir de rédemption, servitude douloureuse et aspiration à la liberté. Les sortilèges de l’esclave Ariel et la sauvagerie de Caliban interrogent notre perception du réel et de l’altérité, tandis que la scénographie onirique et les masques nous renvoient vers l’allégorie dans une atmosphère à la fois étrange et familière. Du grand spectacle !