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Il court vite, Emil. Si vite que durant dix ans, il sera l’humain le plus rapide de la planète. Ses poumons sont-ils anormalement riches en oxygène ? Son cœur est-il hypertrophié ? Même pas. Emil Zátopek est un homme normal, un Tchèque ordinaire qui vivra, dans les années 1950, un destin exceptionnel de coureur d’élite dans un contexte politique hostile. L’homme aux dix-huit records du monde et aux trois médailles d’or aux JO d’Helsinki en 1952 deviendra éboueur, puis passera plusieurs années à casser du caillou radioactif dans les mines d’uranium de son pays après avoir soutenu Dubcek et l’ouverture lors du Printemps de Prague en 1968. Avec son verbe lumineux, Jean Echenoz a transformé le personnage en un poignant héros de littérature. Accompagné par une musique cinématique tout en textures sonores et mélodiques, Thierry Romanens jongle en bateleur espiègle avec le rythme et la magie des mots. Et lorsqu’il se met à chanter, voilà Zátopek qui s’envole au firmament de l’Histoire.