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Après « Un Royaume », rêverie éveillée dans les coulisses du Roi Lear, le metteur en scène Claude Schmitz propose une balade hypnotique dans un univers aussi drôle qu’iconoclaste. Au centre du plateau, un garage automobile délabré. Çà et là errent des mécaniciens pas très vifs, régis par un patron tyrannique obsédé par le dépannage de sa Dodge Charger. Il la lui faut, car bientôt, c’est jour de noces. Son mariage, d’ailleurs, avec la belle Lucie ! Alors on appelle Swann, un jeune garagiste et poète, en guise de renfort. Mais au cœur des préparatifs, le voilà qui tombe amoureux de la future épousée… 

Émergeant d’un ballet métaphorique de machines à fumée, la nouvelle création de Claude Schmitz parle de réparation. De restaurer la mécanique des songes pour mieux faire ressurgir leur force poétique. Porté par la puissance de la machinerie théâtrale et du langage cinématographique, c’est l’envers du décor qui prend le pas sur le fil narratif pour nous emporter dans une transe visuelle où le temps paraît suspendu. 

Metteur en scène, acteur et réalisateur, Claude Schmitz s’est formé à l’Institut national des arts du spectacle (INSAS) à Bruxelles et bénéficie d’un compagnonnage au Théâtre de Liège. Son écriture scénique accorde une place importante à l’improvisation, mélangeant dialogues préparés à écriture de plateau dans une dramaturgie déconstruite à l’extrême. Le cinéma, la mise en abyme et l’abstraction plastique jouent un rôle central dans ses créations, où les corps, la lumière, l’espace et le son comptent autant que le texte. Réalisateur multiprimé, il est notamment distingué pour « Rien sauf l’été » (Grand Prix Europe au Festival du cinéma de Brive 2017), « Braquer Poitiers » et « Lucie perd son cheval » (Grand Prix National au BRIFF).