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Alignant autant de projets que de ventouses vissées aux tentacules d’un poulpe, Laure Betris continue d’extirper la musique du carcan des genres avec l’album « Colline de pierre ». Traduit en chaldéen, ça donne Tel Keppe, une ville nichée au Nord de l’Irak, qui a vu naître son défunt père et qui fait écho à une quête mémorielle. Une tentative pour garder des traces de cette langue en voie de disparition, quelque part entre flashbacks et oubli.

La musicienne fait dialoguer langue paternelle et maternelle (le français), dans une synthpop hybride, à la lisière d’une comptine downtempo, d’une ambient centripète ou d’une procession en slowmo. A l’oreille, ça retentit comme un drift onirique, une chorégraphie où synthé multicouche, voix polymorphes et millefeuille rythmique laissent éclater un univers introspectif. Un dédale intimiste, consciencieusement brodé entre improvisation compulsive et écriture raisonnée.

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