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Adaptation brute de l’avant-dernière pièce d’Ibsen, «Les Borkman» revient sur l’histoire d’une déchéance. Celle d’un ex-banquier condamné pour escroquerie. A sa sortie de prison, celui-ci s’isole dans la cave de la maison familiale pour préparer sa réhabilitation à grands coups de riffs de guitare électrique. A l’étage, sa femme rumine l’échec de leur union pendant que leur fils prodigue cherche le chemin de la liberté auprès d’une généreuse voisine. Un jour, un fantôme du passé vient précipiter le drame: Gwendoline, la belle-sœur de Borkman et son amour de jeunesse, vient exposer ses prétentions sur ce neveu qu’elle a partiellement élevé… 

Attiré par le potentiel tragi-comique de ce texte intense, Christophe Sermet en propose une réécriture radicale parcourue par les questions brûlantes de notre époque, entre matérialisme dépassé et chute inexorable du patriarcat. L’occasion de décortiquer toute la complexité des sentiments humains dans un théâtre contemporain puissant où la violence du rock punk répond à l’âpreté du capitalisme naissant.

Né à Berne en 1971, Christophe Sermet se forme au Conservatoire de Lausanne, puis au Conservatoire Royal de Bruxelles. En 2013, il fonde la Compagnie du Vendredi, qui a à son actif une quinzaine de spectacles, dont «Vania!» (d’après Tchekhov) et «Les Enfants du Soleil» (Gorki), présentés tous deux au TPR. Féru d’un théâtre qui interpelle notre époque par le biais des mythes et des fictions du répertoire, Christophe Sermet puise régulièrement son inspiration dans des pièces classiques. Il a reçu le «Prix de la Critique — Meilleur spectacle» de la scène belge pour sa mise en scène de «Vania!» en 2015. Poète et dramaturge, Henrik Ibsen (1828–1906) est considéré comme l’un des auteurs européens les plus importants. Ses pièces sont régulièrement montées sur les scènes internationales. Il écrit d’abord des drames philosophiques comme «Bran», puis «Peer Gynt». Dans sa troisième période d’écriture dramatique, à l’épreuve des questions de son temps, dont celle de la place des femmes dans la société moderne, il crée «Maison de poupée», puis «Les Revenants» suscitant d’intenses polémiques. Avant sa mort, il lègue deux chefs-d’œuvre, «Solness le constructeur» et «John Gabriel Borkman».