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« Ce que tu touches, mon fils, n’est plus du bois, c’est de l’âme », clamait le Pape des escargots de Vincenot au jeune sculpteur Gilbert. C’est exactement ce qu’aurait signifié le peintre Coghuf à son fiston Alain Stocker après qu’il l’eut envoyé à l’école de sculpture sur bois de Brienz. Alain devint sculpteur, puis staffeur à la télévision, un métier d’art qui occupa le plus grand volume de sa vie. Il a été également formé à la sculpture sur pierre dans l’atelier Lorenz Balmer à Bâle. Mais ... au diable burin, broche et boucharde, ciseaux, maillet et spatules, « je veux dessiner », se disait Alain, le jeune démiurge de Muriaux, « je veux raconter des histoires, je veux raconter l’homme ». Seulement voilà, une conviction demeure : le style, c’est l’outil. « L’homme fait son outil, après quoi c’est l’outil qui fait l’homme », résumait l’artisan Compagnon sculpteur et ravaleur de cathédrales chez Vincenot. Homme de talent, Compagnon indéfectible de ses pairs, qui lui aussi fabrique ses propres outils, Alain Stocker s’est mis à prendre l’espace pour matière. Du zénith au nadir et dans les orbites, il sculpte l’univers, le grave, le modèle à l’encre, à l’acrylique, en terre, dans ses paysages d’imagiers d’où naissent des êtres en attente de leur âme. Le peintre et sculpteur alors ne créera qu’en trois dimensions pour en dégager toutes leurs mythologies. Dessiner, peindre, graver, sculpter, pour Alain Stocker, c’est donc donner la part de lumière et d’ombre à sa création. De Bâle aux Franches-Montagnes, de Brienz à Genève, des bois au Mexique, sa palette se décline à l’infini. Exigeant et fulgurant comme ses monotypes, il ne peut se louper. C’est là son talent. Et tout autre chose. A découvrir absolument.

Yves-André Donzé

Vernissage:
samedi 20.09.2025 à 17h00

Ouverture de la galerie:
les vendredis de 16h à 19h
les samedis et dimanches de 14h à 19h