
Exposition
LUC MARELLI, JENNY FAZAN, OLIVIER ESTOPPEY
Galerie Numaga, salle 3 - Colombier
Exposition du 26 juillet au 5 octobre 2025
LUC MARELLI
JENNY FAZAN
OLIVIER ESTOPPEY
JENNY FAZAN
Rugissement intérieur
Sélection de peintures réalisées entre 2016 et 2025
Née à Morges (VD) en 1981, Jenny vit et travaille depuis quelques années dans le canton de Neuchâtel.
Photographe de formation, elle décide de revenir à ses premières amours en 2009, suite à l’achat d’un flacon d’encre de Chine, d’une plume et de quelques becs.
Tout d’abord inspirée par des personnages de romans ou des objets, elle se tourne rapidement vers des émotions plus personnelles, tirant son inspiration de gens et d’animaux qui l’entourent.
Ses émotions, souvent liées à la condition d’être vivant ou à un monde qu’elle ne comprend pas/plus, s’invitent dans ses tableaux, intentionnellement ou au fil de leur réalisation.
Le principe est presque toujours le même : une première idée sert de point de départ, puis c’est l’acte de créer qui prend le dessus, proposant ainsi des alternatives à l’idée de base ou faisant apparaître de nouveaux éléments.
La mélancolie face à un monde qui se perd, la solitude, les animaux, l’attente, la vieillesse, la souffrance mais également les liens qui nous relient les un·e·s aux autres, font partie de ses thèmes principaux. Bien que fortement attirée par les couleurs et leurs résonances, sa recherche est davantage un moyen d’exprimer ses émotions qu’une recherche esthétique. Jenny réalise ses travaux à l’encre, généralement accompagnée d’encre de Chine, d’acrylique blanche, de pastel, de fusain et/ou de crayon.
Elle a participé à diverses expositions collectives et individuelles.
LUC MARELLI
Peintures et dessins de Finlande
Un voyageur, peintre à ses heures, part vers le nord. Aux rituels de la résidence d’artiste, il préfère les marches en lisières de forêt.
Durant ses pérégrinations, il croise plusieurs témoins du temps passé qui lui glissent une histoire à l’oreille.
Ratslek l’apiculteur et le cueilleur de soleil parlent d’un pays de miel, de fleurs et de fruits, pas tout fait abandonné.
OLIVIER ESTOPPEY
« Je suis retournée dans l’atelier d’Estoppey à Aigle pour lui rapporter ses carnets de croquis. Il y fait un froid sec et lumineux. Par les grandes baies vitrées industrielles, on voit s’envoler des bandes de corneilles dans le ciel chablaisien. Blottie contre l’unique radiateur Lara gantée et armée de cisailles découpe et assemble dans du treillage des centaines de corps d’oiseaux, en effrange les ailes, en courbe le bec. La radio diffuse de la musique en sourdine. Le charpentier qui a aidé Olivier à construire la chambre du Quartier des fous est venu lui rendre en visite en voisin. Ils commentent les Variations Goldberg. Bach n’était jamais plus rigoureux qui lorsqu’il faisait croire à sa fantaisie. Il est midi. On boit un verre de chasselas. Olivier parle de peinture et de cinéma. Goya, Herzog, Béla Tarr. Il raconte les somptueuses cavalcades de Kurosawa. La caméra dans le martèlement des sabots. Il se demande comment faire un cheval. Comment traduire en sculpture le mouvement, la vitesse, la précipitation. J’écoute et je regarde la sculpture en cours qui occupe le centre de l’atelier. Deux béliers en terre rouge, démesurés, gigantesques, jetés de toute leur puissance l’un contre l’autre, dans une lutte sans merci. Leur assaut sature tout l’espace et on l’entend presque résonner de leurs coups furieux, bientôt le choc des cornes fracassées, et déjà le genou qui ploie du futur vaincu. On assiste au combat, sidéré par sa violence imminente, et il y là la vitesse, le mouvement et la précipitation. Il y a là quelque chose qui vous ébranle et vous remue les entrailles qui vous exprime et vous parle de vous même. Qui vous laisse sans voix. Tout simplement l’oeuvre d’un grand artiste.
Clémence de Biéville
Horaires
Du mercredi au dimanche de 14:30 à 18:00
Entrée libre