vendredi 14 février 2025 – 18:00 Passé

Artistes régionauxVernissage
(2003)
CAN - Neuchâtel
Vernissage
(2003)
Caroline Bourrit, Emilie Guenat,
Kunsthaus Neverländ,
Mai-Thu Perret
L’année 2025 marque les 30 années d’existence du CAN Centre d’art Neuchâtel et pour ouvrir cette nouvelle programmation, l'équipe curatoriale a imaginé une exposition autour d'un moment particulier dans l'histoire du centre d'art : l'année 2003.
2003 est un «blanc» , aucune trace d'exposition dans les archives, pas de projet, pas de comptabilité, rien. Ou presque... L’une des seules allusions qui reste de cette année-là est un article paru dans le journal «Le Courrier» du 18 mars 2004, qui annonce la réouverture du centre d’art après un an de pause sabbatique. On peut notamment y lire que « tous les collaborateurs du CAN travaillaient bénévolement»; selon le directeur de l’époque, Jean-Pierre Huguet, cela «explique pourquoi on a fait une pause l’an dernier… On était tous très fatigués.». Le phénomène d'épuisement dans le milieu culturel, dont on parle beaucoup dans les médias actuellement, n'est donc pas nouveau et cette suspension soudaine de toute activité à interpellé l'équipe actuelle.
C’est donc dans une approche autant introspective que récréative, qu’une invitation a été lancée aux différent·es artistes et invité·es, l’idée étant de s’inspirer de ce trou dans le passé pour imaginer une œuvre, un scénario ou une approche particulière et créer l’exposition (2003) en ce début d’année 2025.
Ainsi l’artiste neuchâteloise, Caroline Bourrit, à commencer une investigation sur les circonstances particulières de 2003 au CAN et mêle fiction et réel afin de recréer une archives à partir des blancs, des manques et de ce qu’ils suggèrent. La commissaire d’exposition indépendante originaire de Chaux-de-Fonds Emilie Guenat s’est penchée sur le tissus artistique suisse de l’époque et de sa production artistique. En parallèle elle s’est intéressée à la notion d’épuisement concernant l’équipe actuelle. Kunsthaus Neverländ, autre espace régional dirigé par les artistes Benjamin Zollinger, Christophe Baptista et Renaud Loda, s’est saisi d’un récit sous-terrain en lien avec le CAN et qui se serait passé cette fameuse année et, enfin, l’artiste genevoise Mai-Thu Perret prête à l’exposition l’une de ses productions qui date de cette époque, jouant entre ce qui a existé et ce qui n’a pas été réalisé.
L'exposition (2003) repose sur l’idée de remettre en question notre façon de concevoir notre propre histoire, de construire notre mémoire mais aussi des choix que l’on fait aujourd’hui afin de se raconter dans l’avenir entre ce qu’on accepte d’enregistrer pour la postérité et ce qu’on oublie ou qu’on choisit délibérément de ne pas raconter.