jeudi 20 mai 2021 – 20:30 Passé

Franco Tettamanti

Experimental, tom waits, batterie, voix, brut

Le Singe -Culture St-Gervais

Michael Fehr & Rico Baumann

Le Singe - Bienne

Quatre mains, deux batteries, une voix.

Encore plus incisif. Quatre mains, deux batteries, une voix.

Michael Fehr dépouille ses textes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que l’essence, le goût, l’intensité. Même les sons ont presque disparu, mais sa voix demeure, râpeuse à souhait.

Lui, aussi à la batterie (et au piano sur quelques morceaux), Rico Baumann (True, Le Rex, King Pepe and the Queens) est un maître musicien qui parvient parfaitement à situer dans le temps et dans l’espace les textes de Fehr.

Quatre mains, deux batteries, une voix! Cet univers évoque le mojo de Tom Waits, mais sans les déboires de l’alcool. Par moments, on croirait entendre des incantations antédiluviennes, tandis qu’à d’autres, les rythmes deviennent étonnamment dansants. En tant que vocaliste, Fehr a encore évolué et ses textes, dont la plupart sont ici en anglais, ont désormais un caractère résolument international. Ses miniatures sont des histoires qui se dissolvent dans leur propre son pour finir par s’évanouir subitement dans le néant.

Fehr éclaire tout le spectre des relations humaines, bien trop humaines, avec une jubilation évidente et une précision diabolique. Un personnage rôti un chat qui s’est perdu dans son appartement. Un autre vide le chargeur de son revolver depuis sa fenêtre. Pillages, braquages et meurtres s’enchaînent, jusqu’à ce qu’il soit temps d’allumer une cigarette et, quand même, d’avaler une bouteille de bourbon. Au final, on n’a pas besoin de grand-chose en ce bas monde, comme Fehr l’explique dans «But a Man Needs»: «Un être humain a besoin d’une chaise et d’une table et d’une assiette et d’une patate cuite.»

Les moments les plus prenants de ce nouveau programme sont cependant les morceaux mélancoliques, dont «Even Though Roses Bloom» (Extrait: «Le silence et la force ne sont pas antinomiques») ou le gospel «Ocean Blue», dont une phrase résume ce mélange de courage et de peur, de désir et de désespoir, de vocation et de fatalité qui détermine nos vies: «Le bleu de l’océan est mon domicile, même si j’ai peur de me noyer.» Difficile de faire plus concis et plus incisif.


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